Le Cambodge d’Angkor à nos jours

Après un petit bakchich à la frontière, nous voilà au Cambodge. Notre première étape prévue, Kratie, a sauté pour cause de pluie. C’est donc à Phnom Penh que nous débarquons après une journée de bus. Nous traversons des dizaines de petits villages, on recommence à compter les sourires gratuits.

DSC09693Petit choc en voyant les grattes ciels, c’est notre première grande ville depuis très longtemps. La capitale du Cambodge c’est aussi certainement la capitale mondiale du tuk-tuk, ville où les trottoirs sont destinés à tout sauf aux piétons. Nous visitons la ville en commençant par son musée national, les berges du fleuve Tonlé Sap, les marchés et le musée du génocide. Nous découvrons tristement l’histoire contemporaine du pays, ses 1,7 millions de morts il y a 40 ans et autant d’histoires horribles comme les mariages forcés, les exactions de Pol Pot. Ça fait froid dans le dos. Et dire que tout ça s’est passé sous les yeux de la communauté internationale, comment y croire ? Les mendiants mutilés sont là pour nous rappeler que les mines anti-personnelles ça a bien existé. Ce qui s’est passé est horrible.

Phnom Penh n’est pas une ville comme les autres : la pauvreté, la prostitution, côtoient une vie occidentale ONGisée. A force que tout le monde nous dit de nous méfier des vols à l’arrachée, on finit par ne plus trop se sentir en sécurité. Ça grouille de vie, quand on pense que Pol Pot avait vidé cette ville.

Direction la côte Sud du Pays, où la petite ville de Kampot et son fameux poivre nous attendent. L’occasion de visiter une coopérative française certifiée bio, et de comprendre la différence entre le poivre blanc, rouge et noir. A notre habitude, c’est en scooter que nous partons explorer la petite bourgade de Kep, où Pascalou (sur les conseils de Chrichrou), s’enverra pas moins de 3 crabes au poivre vert de Kampot (là-bas le poivre se cuisine frais).

Nous filons ensuite plus à l’Ouest, vers la fameuse station balnéaire de Siahnoukville (du nom du roi). Notre camp de base sera du côté de Otres beach, plage la plus « préservée » du coin. Oui parce que ce qu’il faut savoir c’est que le Cambodge est un pays très sale, où les mentalités n’ont pas encore intégré les notions de propreté. Faute sans doute au gouvernement qui n’a pas su mettre en place un système de collecte efficace. A part les plastiques dans la mer, nous avons glandouillé sur la plage et goûté à la cuisine Cambodgienne. Programme éprouvant.DSC09951

Pas convaincus par le potentiel touristique des plages (c’est ça aussi d’avoir vécu en Calédonie !), nous mettons le cap vers Siem Reap en bus de nuit. Nous avons suivi notre instinct en nous disant qu’un hôtel qui s’appelle « Suon » ne pouvait qu’être bien 😉

Le début pour nous de péripéties bien moins drôles ; c’est entre arnaque au tuk-tuk, vol du sac à dos et bataille avec la police cambodgienne que nous visiterons tant bien que mal les temples d’Angkor.

DSC00240Nous avions prévu de visiter les temples sur 3 jours, mais le vol de nos entrées nous a contraint à nous dépêcher de faire le tour en 2 jours. On ne vous le conseille pas, c’est speed ! Les temples sont magnifiques. Beaucoup de ruines ont été restaurées par l’Unesco, nous avons été frappés par la beauté et la finesse des sculptures qui datent du 8ème au 15ème siècles. De l’hindouisme au bouddhisme, on s’imagine la vie telle qu’elle était à l’époque.

Malheureusement aujourd’hui le site a perdu de son sens : contrairement à Bagan, ce ne sont pas des foules de pratiquants qui arpentent Angkor mais plutôt des hordes de touristes, parfois peu respectueux (spéciale dédicace aux chinois) et des cambodgiens attirés par le business à faire. Nous n’avons croisé qu’un petit groupe de moines…

La ville de Siem Reap n’est pas désagréable, quoique faite pour les touristes. Nous aurons l’occasion de visiter un ferme de vers de soie commerce équitable. Grâce aux explications en français, la fabrication de la soie (bien que pas très vegan) n’a plus de secret pour nous !

On commençait à s’habituer à notre suite au bord de la piscine mais une dernière étape Thaïlandaise nous attend !

 

 

 

 

LAOS : Bilan et découvertes

 

Nos découvertes

Les enfants : Les enfants sont partout ! Nous en avons rencontré beaucoup, et à chaque fois un petit « Sabaïdii », un grand sourire, et parfois plus. Des jeux, des rires, des dessins, des mots en français, en anglais, en Lao, des huu coco sur les genoux, des regards tendres, des bisous envoyés de loin. On a joué, on a ri, on les a chatouillé, ils nous ont appris. Ils viennent toujours vers nous, et quand on les prend pas en photo ils s’offusquent ! Et si on en ramenait un ? Non, ils ont l’air bien ici, même si la vie ne les épargne pas.

Le Mékong : Grande découverte pour nous, grand coup de cœur. Nous avons traversé le pays, le quittant, le retrouvant. Toujours plus beau, plus vivant. Nous n’arrivions plus à nous en séparer, comme envoûtés. Autour du fleuve le temps s’est comme arrêté : il nourrit, on s’y lave, on se déplace grâce à lui. Il s’élargit, se rétrécit. Il nous rappelle les romans de Marguerite Duras sur l’Indochine.

Se déplacer : Les déplacements au Laos représentent bien la question du transport en Asie du Sud-Est. Pour résumer on peut dire qu’il est très facile de trouver à se déplacer, notamment grâce à nombreuses lignes de bus et à des milliers de Tuk-tuk, mais qu’aucun ne peut être considéré comme fiable ou confortable. Quoique vous fassiez, il y a toujours un problème ou une arnaque quelque part. C’est une constante, il faut juste s’y préparer pour tenter de pas s’énerver à l’arrivée. Il y a bien sûr quelques exceptions, car certains de nos trajets se sont bien déroulés, mais dans la majeure partie des cas les agences de transports et les chauffeurs sont de vrais filous.

Au delà de cela, le Laos est le paradis des routards en quête d’authenticité. Malgré les péripéties il reste très facile de se déplacer d’une ville à l’autre. Il est également aisé de sortir soi-même des sentiers battus en louant un scooter pour quelques euros. Là les petites routes sont désertées de voitures, et l’accueil des Laos y est extraordinaire. Le bateau et la pirogue peuvent également être utilisés facilement pour rejoindre des villages reculés.

L’environnement : Dès notre arrivée dans le Nord, montagnes et forêts à perte de vue. Que c’est beau ! On trouve encore de la jungle, de la vraie forêt primaire. Même si nous n’avons pas vu d’animaux sauvages en liberté, nous savons « malheureusement » qu’il en reste peu ; ours en cage, singe enchaînés, éléphants rescapés : les victimes de la déforestation sont bien trop présentes en captivité. Résultat désolant du braconnage bien présent… Concernant les déchets, nous avons constaté qu’une des raisons de la propreté des campagnes est dû à la consommation traditionnelle des Laos. Ils mangent énormément de produits de la pêche, de la cueillette. Résultat : en regardant leurs poubelles, on se rend compte qu’ils consomment peu de plastiques, enfin pour l’instant !

Le coût de la vie : Le Laos est peut-être le pays le moins cher que nous avons visité lors de notre voyage. Il existe un nombre incalculable de Guesthouse vraiment bon marché, proposant des chambres climatisées comprises entre 8 et 13 euros. Les plats commencent à 2 euros pour les plats locaux classiques (fried rice/fried noodles), et peuvent monter à 5/6€ pour les plats occidentaux. Néanmoins certaines dépenses peuvent gonfler la note en fonction de votre programme. C’est le cas pour les transports, puisqu’il est nécessaire de prendre des bus/minivan et des Tuk-Tuk quasi quotidiennement. On peut également citer le coût des loisirs puisqu’ici l’entrée de chaque temple, cascade ou grotte est payante. En additionnant, ces dépenses représentent une petite somme que nous n’avions pas intégrée au départ.

Société

La société laotienne est avant tout très attachante. Nous ne comptons plus ce qu’on a appelé les « sourires gratuits », c’est à dire des sourires francs et sincères après un simple croisement de regard, ou les saluts de la main sans n’avoir rien demandé, ou carrément des contacts physiques avec les enfants. Passée la frontière thaïlandaise on a ressenti une différence de chaleur dans le regard des gens qu’il est difficile à expliquer. Leur héritage communiste y est-il pour quelque chose ?

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Dans un premier temps il faut savoir que les Laos aiment énormément faire la fête. Toutes les occasions sont bonnes pour sortir la méga sono, organiser un karaoké des familles et boire de la BeerLao toute la soirée. Du lundi au dimanche, on peut tous les jours se retrouver une milieu d’un fête locale sans trop savoir pourquoi. Ce coté festif et détendu est très appréciable, bien que l’alcool de riz fasse des ravages sur les routes malheureusement.

 

Le Laos est un des pays les plus pauvres de la planète, avec un revenu par habitant très faible. Mais bizarrement nous pas n’avons pas ressenti cette extrême pauvreté de prime abord. Habillés simplement mais propres sur eux, il est en réalité souvent impossible d’imaginer les conditions de vie des laotiens en les croisant simplement dans la rue. Rien que de voir des groupes de collégiens vêtus d’uniforme en chemise blanche cintrée, avec gel dans les cheveux et smartphone à la main est fascinant. Et pourtant leurs maisons sont des plus rudimentaires, faites en bois de bambou ou encore construites sur pilotis. Très rares sont celles ayant des matelas, et la plupart font encore leur toilette à la source ou à la rivière.

Pour résumer nous avons trouvé la société laotienne apaisée, accueillante et sereine. Contrairement à d’autres pays asiatiques il n’y a pas de réel problème de communautarisme et les gens vivent ensemble sans violence ni racisme notoire. L’histoire du Laos a certainement été moins mouvementée et malheureuse que dans  certains pays voisins comme le Cambodge ou le Vietnam. Cela a peut être joué sur le caractère bien pensant et chaleureux propre au peuple lao (un peu les Suisses d’Asie quoi). Nous nous sommes par ailleurs senti très en sécurité !

La nourriture

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Si vous vous plaignez de votre cuisine… pensez à ceux qui cuisent tout au feu de bois !

On peut dire qu’au Laos il y a deux types de nourritures : celle pour les locaux et celle pour les touristes. La vraie nourriture laotienne est en effet pratiquement immangeable pour le commun des touristes. Les plats sont supers épicés, souvent trop amers, avec des parties de viandes qui nous ne viendraient pas à l’esprit de manger comme ça. De l’autre côté on retrouve énormément de restaurants destinés principalement aux occidentaux qui eux sont en général plutôt bons. Tenus par des locaux ou des étrangers, dont beaucoup de français, ils nous ont permis de manger à notre faim à des prix peu élevés. On y retrouve toujours les spécialités asiatiques ou laotiennes comme le Lap (haché de légumes crus et cuits avec ou sans viande au basilic), mais également de nombreux plats occidentaux voire français avec des sandwiches et des viennoiseries. Cette différence de nourriture fait que les touristes et les locaux ne mangent pas aux mêmes endroits, ce qui est un peu dommage.

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Par contre ne vous attendez pas au standing 5 étoiles !

A noter également la présence de nombreuses boulangeries partout dans le pays, ce qui permet d’avoir du pain dans chaque restaurant ou hôtel youpii ! En vérité elles ne sont pas là pour les Lao mais pour la communauté vietnamienne qui est très francisée. Et toujours une multitude de fruits tropicaux, des mangues à se rouler parterre, des lychees à sauter au plafond, mais aussi du café et du thé très parfumés.

 

Le sticky rice DSC08113: Le sticky rice est LA nourriture de base au Laos.
Se mangeant avec la main , le sticky rice est simplement du riz collant, servi dans un panier en osier (ou sur une feuille de bambou ). Il accompagne TOUS les plats, du petit déjeuner au dîner. On ne peut PAS y échapper. C’est pas grave on adore ça hihi.

 

On peut le dire nous avons aimé voir adoré le Laos. Ses habitants, ses paysages, son Mékong, nous avons tout aimé, et avons passé un mois fabuleux sur ses routes. L’ambiance qui règne nous a permis de s’y sentir bien, libres, au calme et en sécurité. C’est avec la tête pleins de souvenirs que nous quittons ce beau pays. Ce séjour au Laos restera à coup sûr une de nos plus belles découvertes de notre voyage.

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Vivre au rythme du Mékong

Retour à la civilisation ! Après une semaine passée dans une forêt à éléphants, nous voici à présent dans la ville de Luang Prabang. Troisième plus grande ville du Laos, Luang Prabang a la particularité d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995. Construite sur une presqu’île, entre le fleuve du Mékong et la rivière de Nam Khan, la ville fut longtemps la capitale du Laos du temps de la colonisation. Aujourd’hui, son classement à l’UNESCO la protège de l’urbanisation à outrance et permet de préserver cet écosystème fragile. Il y règne une ambiance de grand village tranquille et authentique. Il est par exemple interdit d’y couper un arbre ou d’y construire un bâtiment qui nuirait au paysage.

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Se balader dans les rues de Luang Prabang est un plaisir. On longe les berges du Mékong, on chine dans les marchés, on grimpe sur la colline, on visite des temples…  Cette ville est réellement surprenante, autant par sa quiétude et que par son charme, qui ne laisse personne indifférent.

DSC09249Aux alentours de la ville, plusieurs cascades réputées sont à visiter. Nous décidons donc de louer un scooter à la journée pour en faire le tour. La première est effectivement plutôt jolie, bien qu’un peu asséchée en cette saison. Malheureusement Valérie étant malade, nous avons dû rebrousser chemin à mi-journée afin de trouver des WC convenables au plus vite. Ah les joies de l’Asie … Prévoyez toujours un ou deux jours de marge dans votre planning, car comme cette fois-ci, impossible de prendre les transports avec une tourista ! Pourtant Luang Prabang est un petit joyau de gastronomie, où nos papilles françaises se sont régalées !

Nous continuons notre chemin vers la ville de Vang Vieng, célèbre pour ses paysages karstiques et ses activités de plein air. Effectivement la campagne alentour est magnifique, et il n’y a pas un touriste. Nous en prenons tellement plein les yeux qu’on ne visitera même pas les grottes, pourtant réputées. On préfère regarder les montagnes verdoyantes et les buffles d’eau se baigner dans les rivières, tellement magique.

La ville quant à elle est envahie de sud-coréens (véridique) venus imiter leur star de téléfilm préférée en faisant du «tubing » (de la bouée) ou de la tyrolienne, et des jeunes backpackers avides de soirées alcoolisées. Elle est belle la jeunesse !

Une étape importante nous attend : rejoindre le Sud du Pays, soit près de 700 km. Toute une aventure ! Un minivan nous a conduit à Vientiane, la capitale, d’où nous avons pris un bus de nuit. Pas d’arrêt dîner ni même de pause pipi, c’est exténués que nous arrivons à Paksé 20 heures plus tard.

La ville n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est toujours cette ambiance de bord du Mékong. On y découvre plusieurs boulangeries et restaurants français, nous rappelant à quel point est la cuisine de chez nous est la meilleure ! Toujours à scooter, nous visitons la région de Champassak et le temple de Wat Phou, construit par les Khmers en même temps que le site d’Angkor, et également classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le lendemain, nous partons à l’assaut du Plateau des Bolovens, région agricole où l’on enchaîne les ballades autour des cascades. Après des mois de chaleur, l’air frais sur le plateau et la baignade nous fait le plus grand bien.

Nous terminons notre séjour au Laos dans la région des 4000 îles, toujours aux abords du Mékong. Petit havre de paix, c’est l’île de Don Khone et ses chaleureux habitants que nous avons choisie. Avec Quentin et Sandra que l’on avait rencontrés à Luang Namtha, nous partons à la découverte des cascades magnifiques, des baignades dans le Mékong, et surtout des dauphins d’eau douce (dauphin de l’Irrawaddy).

Le Mékong n’aura pas fini de nous séduire, et ça tombe bien, car nous continuons de le suivre jusqu’au Cambodge !

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Observation tranquille des derniers dauphins du Mékong

 

 

Une semaine de volontariat au Laos pour aider les éléphants d’Asie

Alors qu’on déprimait de voir tous ces tours de « elephant ridding » depuis la Thaïlande, on se demandait bien ce qu’allait devenir l’éléphant en Asie. Surtout dans ce pays, le Laos, jadis appelé « le pays au million d’éléphants ».

On voudrait faire plus, apporter notre contribution, mais les centres de conservation « sérieux » ne courent pas les rues (hélas), et proposent des tarifs hors budget pour nous. Lorsque nous avons décidé de lancer notre cagnotte en ligne pour récolter les fonds nécessaires, on ne se doutait pas que tant de personnes répondraient si généreusement à notre appel. Grâce à elles, nous voilà en route pour Sayaboury, à 2 heures de Luang Prabeng, province qui compte le plus d’éléphants au Laos. Nous y resterons une semaine.

Petite présentation de l’Elephant Conservation Center (ECC) : 2 français ont fondé ce centre dans l’espoir de sauver une espèce vouée à disparaître, l’éléphant d’Asie (Elephas maximus). 16 décès par an pour 3 naissances au Laos (dont 2 à l’ECC), à ce rythme il va être difficile de faire perdurer l’espèce. Aussi, on ne compte plus que 400 éléphants sauvages, et autant  en captivité. On est loin du million d’éléphants supposé du Laos. Avec l’association ElefantAsia qu’ils ont fondé, les frenchies souhaitaient sensibiliser le peuple Lao à la sauvegarde de cet animal emblématique en organisant des caravanes à travers le pays, mais aussi créer une sorte de maison de retraite et un hôpital pour les pachydermes.DSC08815

Nous arrivons à l’Elephant Conservation Center en compagnie d’autres volontaires (nous serons 6 en tout) et de visiteurs. Le centre propose en effet de découvrir les activités du centre en 2 ou 3 jours au choix. Nous suivons donc tout d’abord le programme de 3 jours qui nous permettra de nous familiariser avec le quotidien à l’ECC avec notre guide, Khan.DSC09038

Anabel, la biologiste du centre, nous explique tout d’abord la situation des éléphants au Laos, les enjeux de leur sauvegarde, et les menaces qui pèsent sur l’espèce. Les éléphants ne font pas que promener des touristes, au Laos ils sont surtout utilisés pour les travaux de débardage en forêt. Ces animaux tirent, soulèvent, poussent, les troncs des arbres que l’humain détruit. On les fait participer à la destruction de leur habitat, souvent au dépend de leur santé. Anabel nous apprend également à faire un check up pour voir si un éléphant est en bonne santé, les bobos les plus fréquents, et nous fait un petit cours d’anatomie !

Tout à coup, un barrissement surgit de la montagne ! Ça y est plus personne n’est concentré, les éléphants arrivent !!! C’est l’heure du bain, petit rituel que nous suivrons tous les jours vers 14h30 ! Chevauchées par leurs « mahouts » (cornacs en hindie), les éléphantes marchent calmement vers le lac. Hop tout le monde à l’eau !

Nous les observons longuement avant que notre guide nous les présente individuellement. Chaque éléphant de l’ECC a un mahout qui s’en occupe : il passe sa journée à s’assurer que l’éléphant aille bien, ait assez à manger et boive suffisamment, se baigne, etc. Il guide l’éléphant à ses différentes activités de la journée, et on ne peut pas approcher un éléphant sans la présence de son mahout.

Plusieurs groupes d’animaux vivent à l’ECC :

  • Les femelles : à l’état sauvage, les éléphants vivent entre femelles et petits
  • Le mâle adulte : souvent à l’écart en raison de ses périodes de « musth » (rut), les mâles adultes vivent en solitaire dans la nature.
  • Les mamans et petits : l’ECC a un baby bonus programme ; afin de permettre aux éléphantes et à leur mahouts de ne pas travailler pendant la gestation et l’éducation du petit, l’ECC prend en charge maman et bébé pendant 4 ans (2 ans de gestation et 2 ans de sevrage). Ces éléphants n’appartiennent pas au centre, elles ne sont pas dans le groupe de femelles.
  • Les chats : au resto, bien à leur place près de la cuisine 😉

Nous irons ensuite nous présenter aux éléphants, les toucher, leur parler, et leur donner leur met préféré : de la canne à sucre !!!

Ensuite nous les suivrons jusque dans la forêt, où ils passent la nuit enchaînés (30 mètres
de chaîne).Ça parait triste mais c’est pour ne pas qu’ils aillent piller les cultures alentours.
Et comme ils passent beaucoup de temps à s’alimenter en forêt, on ne peut pas les laisser dans un même enclos, car la végétation doit pouvoir se régénérer ; il faut donc les changer de place régulièrement.

On termine nos journées dans un ambiance sympa, on discute dans toutes les langues, on mange tous ensemble, on joue, on rigole. DSC09168Nous écoutons attentivement Bounmy, l’ébéniste du centre, écrivain à ses heures perdues, nous raconter ses 15 ans d’expatriation au Laos, nous parler des éléphants, des Lao, des us et coutumes… Après on file dormir dans le dortoir des volontaires, sans ventilateur, sans électricité. Quand ce n’était pas la chaleur intenable qui nous empêchait de dormir c’était la pluie qui traversait le toit : à l’ECC on vit comme un éléphant 😉

Deuxième jour, nous nous rendons à la nurserie, admirer mamans et bébés éléphants. Quelle complicité, les bébés sont toujours dans les pattes ou sous le ventre de leur mère, c’est tellement beau.

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Ensuite nous allons observer le groupe d’éléphantes dans l’espace de socialisation. En effet, les éléphants de l’ECC ne sont pas une famille comme à l’état sauvage ; elles viennent de différents endroits et ne se connaissaient pas avant d’être au centre. Certaines comme Mae Khoun n’ont jamais vu d’autres éléphants : cet espace leur permet d’interagir librement, tous les jours entre 9h et 14h. Pour Anabel c’est aussi l’occasion d’observer le comportement des éléphants, la place de chacune dans le groupe, les complicités et dominances. C’est l’activité que nous avons préférée, car il n’y a aucune interaction entre l’homme et l’animal. C’est super de les voir évoluer librement, aller où ils veulent.

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L’après-midi aux heures les plus chaudes nous avons toujours un temps libre pour aller nous baigner dans le lac, faire la sieste, bouquiner…

DSC08903Après leur bain, nous allons voir l’entrainement des éléphants à l’hôpital : afin de les soigner plus facilement, les mahouts et Anabel apprennent aux animaux à obéir à quelques ordres afin qu’ils puissent les ausculter et les entretenir (pédicure etc). A coup de bananes ca marche plutôt bien ! Ainsi familiarisés à rester dans ce drôle d’enclos, il est plus facile de voir ce qui ne va pas quand ça ne va pas. Car un éléphant, ça s’entretient ! Nous passons encore du temps avec Anabel qui se fait un plaisir de répondre à nos questions sur les éléphants, leur anatomie.

DSC08954Troisième jour, aujourd’hui nous sommes en charge de divertir les éléphants. Etant des animaux très intelligents, il est important qu’ils ne soient pas dans une routine ennuyeuse. C’est pourquoi à tour de rôle, ils passent leur matinée dans la zone d’enrichissement. Nous cachons de la nourriture un peu partout dans la forêt mais aussi dans les différents « jouets » fabriqués sur mesure.  Des puzzles, des casses têtes, mais aussi un défouloir pour le petit éléphant né au centre. Agé d’aujourd’hui 5 ans, Surya n’a pas d’autres éléphanteaux de son âge pour s’amuser. Aussi, c’est un lieu d’apprentissage pour lui, car chacune de ses marraines lui montrent comment résoudre les problèmes, et lui apprennent ce qui est comestible ou non. Un vrai moment de complicité.

Cet après-midi commence notre mission avec notre coach Damaris : nous devons améliorer et créer de nouveaux jeux pour nos amis à trompe. Brainstorming intense et analyse de ce qu’on a observé le matin même, les idées fusent mais les moyens sont limités.

Quatrième, cinquième et sixième jours : les matins nous peignons des poteaux pour faire de nouvelles clôtures électriques qui protégeront les plants de bananiers qui seront plantés dans la zone de socialisation. Les après midi seront consacrés à la fabrication des jouets et au remplacement ou amélioration des jouets en place.

Le dernier jour nous regarderons amoureusement les éléphants jouer avec nos créations, ils ont l’air d’apprécier !!! Mission accomplie !

C’est avec une grande tristesse que nous devons quitter l’ECC : les éléphants mais pas que, les 40 personnes qui vivent dans ce village éléphant, et essaient chaque jour d’inverser le court des choses. Nous avons passé une semaine au plus près de ces jardiniers de la forêt, qui ont une place de première importance dans le milieu naturel d’Asie du Sud Est.

 

 

A la rencontre du peuple Lao

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Enfin au Laos !!!

Nous voilà arrivés au Laos ! Une fois le pont de l’amitié traversé et le visa payé, nous essayons de trouver un moyen de nous rendre à Luang Namtha. Après une bonne rigolade avec les différents chauffeurs lao qui ne parlent pas un mot d’anglais et qui se contredisent entre eux, nous voilà en route pour ce petit village de montagne.

La route est constellée de nids de poule pas d’éléphants, avec beaucoup de virage et une clim ne marche pas.  Mais ce n’est pas grave : on se sent déjà mieux qu’en Thaïlande. Les paysages sont verdoyants et les forêts abondent : pourtant on a juste traversé le Mékong !

La ville de Luang Namtha se résume à une succession de guesthouses, de restos, et d’agences de treks. C’est pour ça qu’on est là d’ailleurs.

Nous commençons la découverte de la région à scooter : nous traversons les villages des différentes minorités ethniques et admirons le parc national de Nam Ha et ses belles cascades. Au bout de la route, nous recevons un SMS : « Free vous accompagne en Chine », qui n’est qu’à quelques kilomètres de Muang Sing. Ce pays n’étant pas au programme, nous rebroussons chemin.

La route est merveilleuse et la forêt rafraîchit l’air. Nous nous arrêtons sans le savoir dans un des villages les plus pauvres afin d’observer le marché local : il a entièrement brûlé il y a 2 ans, depuis les habitants n’ont plus rien. Pensant faire plaisir aux enfants comme en Birmanie, Valou sort un paquet de bonbons qu’elle se fera arracher, causant par la même occasion une guerre civile entre les jeunes habitants du village. Nous n’avons jamais vu une telle pauvreté… une jeune femme nous tend son bébé pour nous le donner, les yeux pleins de désespoir. Quelle claque. Et on se plaint de quoi nous déjà ?

De retour au village nous nous prendrons un petit orage qui nous privera d’électricité toute
la soirée. Ce n’est pas un problème pour les Lao qui ne DSC08024nous laisserons pas mourir de faim, cuisiner à la bougie connait faire !

Le lendemain, mission : trouver un trek qui nous emmènera au plein cœur de la jungle, dans la forêt primaire, là où nous ne pouvons aller qu’à pieds.

Merci internet et tripadvisor, nous réservons un trek de 2 jours à Forest Retreat Laos et préparons nos sacs pour le lendemain. Bonne surprise, nous n’étions que 3 inscrits et nous retrouvons à 5 pour une aventure franco-swisso-dutch, accompagnés par Saï et Peng, nos guides.

Après un bon petit déj’, le tuk tuk nous emmène d’abord faire quelques commissions au marché local. On est hallucinés par tout ce qui peut être au menu : oiseaux, grenouilles, anguilles (le tout acheté vivant sinon moins bon) et même des espèces protégées comme les civettes.

Notre chauffeur nous dépose ensuite à la lisière du Parc National. C’est parti pour 4 heures de marche tranquillou. Les guides connaissent bien la flore et nous apprennent plein de choses ! Nous passons de la forêt secondaire à la forêt primaire, la canopée est haute, il y a des lianes partout, les bruits de la jungle nous intriguent. Le déjeuner buffet servis à même les feuilles, nous prenons nos petites mains pour ce festin au milieu de nulle part. C’est délicieux !

Quelques heures de marche plus tard, nous arrivons au village. Les habitants n’ont pas l’air perturbé de notre présence. C’est dans la rivière que nous nous laverons. Nous avons le choix entre dormir dans une case entre « falangs » (étrangers en Lao) avec nos guides, ou dormir dans la « maison » d’une famille. Bon faut voir ce qu’on appelle maison et famille au Laos ! En gros à 20 dans une pièce (enfants, parents, grands parents…). Nous choisissons l’option de l’écolodge car les Lao se lèvent à 4 heures du matin.

La lumière commence à baisser et nous sommes encouragés à prendre l’apéro au « bar » du village. Il aura fallu moins d’une heure et quelques verres de Lao Lao (alcool de riz local) pour enflammer le dancefloor improvisé au milieu du village. Les vieilles, les jeunes, les enfants : c’est la fête !

 

DSC08237Le guide n’en croit pas ses yeux, mais se permet de nous interrompre car nous sommes

attendus pour dîner chez le chef du village. Nous mangerons très bien et discuterons de tout avec le chef, grâce à notre guide interprète.

Après le dîner, certain nous ont attendu pour continuer la fête ! C’est reparti pour boire du « Happy water » comme ils disent, et on ne vous fait pas un dessin sur l’état dans lequel certains se sont couchés (ou plutôt vautrés).

C’est le cœur gros que nous repartons le lendemain matin laissant nos nouveaux amis à la construction de fours à champignons ou autre cueillette d’algues. La vie de ce village au milieu de la jungle nous parait irréelle, si simple.

Après quelques heures de marches, nous arrivons dans un nouveau village pour une petite pause, puis déjeunerons dans un autre. Les Laos sont vraiment d’une gentillesse incroyable, et nous sommes accueillis comme il se doit à chaque escale, sans chichis mais avec des sourires qui ne laissent pas indifférents.

Le deuxième jour de marche dans la jungle dense sous une chaleur humide s’avèrera bien plus difficile et plus pentu ! C’est avec plaisir que nous arrivons à destination !

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Nous avons bien sympathisé avec Wietske notre nouvelle copine hollandaise. Nous décidons de nous rendre ensemble à Niang Kiaw le lendemain et récupérons un français, Damien, sur le chemin.

Après une nuit dans ce charmant village, nous nous rendons à Muang Ngoy, accessible qu’en pirogue. Malgré la chaleur, c’est à pied que nous décidons de nous rendre dans les villages alentours.

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Immersion totale au cœur de ce que peut être la vie dans des petits villages, coupés du reste du monde.

Décidément les Lao aiment faire la fête, on est à nouveau invités à fêter, cette fois-ci la défaite de l’équipe du village à la traditionnelle course annuelle de bateau. Qu’à cela ne tienne, on se console avec eux à coup de BeerLao !

Il est temps pour nous de nous rendre à Luang Prabeng, on a rendez-vous avec les seigneurs des forêts…

THAÏLANDE du NORD : bilan et découvertes

Carte

Nos découvertes

Nous arrivons en Thaïlande avec une idée en tête : c’est le pays du sourire dit-on. Comment un pays peut-il être plus souriant que la Birmanie ? Il nous tarde de voir ça ! Néanmoins un autre préjugé persiste : nous avons peur que ce soit trop touristique. C’est pour cette raison que nous décidons de visiter le Nord du pays dans un premier temps, car cette région est dite « plus authentique ».

Se déplacer : il est assez facile de se déplacer en taxi ou en tuk-tuk, si ceux-ci ne gonflent pas trop les prix ! Nous avons préféré la marche en ville, la location de scooter et même la location de voiture. Les routes sont en excellent état, et les Thaïlandais roulent assez lentement. On ne se sent pas du tout en danger comparé à certaines routes d’Indonésie ! Ils mettent même le clignotant pour nous indiquer quand on peut dépasser en toute sécurité. Rien à redire, la conduite est très facile pour le coup !

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Sinon les bus sont assez réguliers également, même sans clim les fenêtres ouvertes c’est faisable et vraiment pas cher.

 

 

 

Environnement : Ce qui nous a agréablement surpris c’est la propreté : les rues sont propres, pas de déchets plastiques partout. Nous étions sceptiques au début, pensant qu’une fois sortis de la grande ville de Chiang Maï nous allions retrouver les plastiques aux abords de chaque route, mais pas du tout. Il y a contrairement à d’autres pays d’Asie une vraie prise de conscience à ce sujet, tout du moins dans les régions que nous avons visitées. Tri sélectif, bouteilles d’eau consignées ou distributeur d’eau potable (pas fraîche certes), nous avons été enthousiasmé par ces initiatives !

En revanche les paysages sont complètement brûlés par les feux volontaires, ce qui nous a fait regretter l’absence de belles forêts.

Le coût de la vie : la Thaïlande attire beaucoup de monde en partie car c’est une destination bon marché. Effectivement, à 3€ le repas et 10€ la chambre en moyenne, on peut passer des vacances pour pas cher et dans un certain confort. Pour le reste tout est fait pour que le touriste dépense ses dollars dans des tours opérateurs bon marché, souvent sans grand intérêt il faut l’avouer.

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Le menu… euhhh !

Le tourisme : un chiffre revient sans cesse à notre esprit : 20 millions. C’est le nombre de touristes par an en Thaïlande. Ce chiffre nous donne le vertige. Heureusement nous sommes en saison basse, et nous trouvons déjà qu’il y a énormément de monde. Résultat : le tourisme de masse fait perdre beaucoup de charme et d’authenticité de la Thaïlande.

Concernant les animaux : les Thaïs aiment beaucoup leurs animaux de compagnie, ça se voit ils sont pour la plupart bien portants !

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Ce n’est pas le cas de tous les animaux… Les éléphants, par exemple. Impossible de voir un éléphant sauvage, l’option la plus prisée est la ballade à dos d’éléphant exploité. Ou encore la pause photo avec un tigre shooté au valium, quoi de plus excitant. Bref les touristes veulent du selfie animalier pour poster sur Facebook, et ne se soucient guère de la réalité qui se cache derrière ce triste business.DSC07835

 

Société

A vrai dire nous n’avons pas trop « accroché » avec les Thaïs… Il est assez difficile de communiquer avec eux car ils ne sont pas du tout intéressés pour échanger avec les touristes. Ils en ont trop vu et sont à présent bien plus intéressés par notre portefeuille. Trop occupés avec leurs smartphones, ils ne se donnent même plus la peine de négocier les prix, mais nous ignorent tout bonnement. Quant aux pays du sourire… ça ne l’est plus vraiment. C’était peut-être le cas il y a quelques années, mais aujourd’hui les thaïlandais sont pour la plupart froids, distants, voire antipathiques. Bien entendu nous ne donnons là que note avis, qui n’engage que nous sans vouloir faire de généralités.

La nourriture

La nourriture thaïlandaise est normalement réputée, mais là encore on avoue ne pas avoir spécialement adhérer. Peut être encore plus au Nord qu’ailleurs, on ressent la forte influence de la Chine sur l’assaisonnement des plats, avec notamment des grosses doses de glutamate dans les assiettes. On retiendra que la grande spécialité du pays est le Pad Thaï, genre de mix de différentes nouilles sautées avec des graines, des cacahuètes et des œufs. C’est pas cher et souvent très savoureux, bien que la qualité ne soit pas la même partout. Autrement, on retrouve les plats servis partout ailleurs en Asie, avec une liste d’ingrédients fris à l’huile assez impressionnante sur certaines cartes. Mais la particularité de la Thaïlande est que l’on peut trouver de la nourriture occidentale à peu près partout grâce à l’afflux de touristes. Après un certain temps en Asie, c’est parfois bienvenu. On a également beaucoup apprécié les stands de jus de fruits (très) frais dans la rue, ils sont tout simplement délicieux !!

 

Présentant de forts attraits pour le touriste lambda (prix bon marché, qualité de service etc.), nous n’avons personnellement pas trouvé ce que nous recherchions en Thaïlande. C’est bien là le problème : on trouve de tout, sauf l’authenticité thaïlandaise qu’on était venus chercher. Les paysages, les gens, la nourriture, rien ne nous a séduit véritablement. Le tableau est peut être différent dans les autres régions plus au Sud (belles plages semble-t-il). Nous n’avons même pas fait de massages, c’est pour dire !

Nous avions éventuellement prévu de finir notre périple dans une île du Sud du Pays, pour l’instant nous l’avons exclu du programme.

C’est pas bien grave, les déceptions font aussi parti du voyage, et on a hâte d’en découvrir d’avantage lors de nos prochaines étapes.

En vadrouille dans le Nord de la Thaïlande

Arrivés à Chiang Maï le dernier soir du Water festival, nous ne connaîtrons pas l’ambiance du Songkran thaïlandais : à 20h tout le monde était déjà au lit. Pas très grave étant donné que l’on était encore mouillés de notre matinée à Mandalay…

Le lendemain, pas de chance : on tombe malades l’un après l’autre. On aura juste eu le temps de faire la Walking street, un marché du week end qui se tient le soir et s’étend à un quartier entier. Nous découvrirons une semaine après que la voyageuse avec qui nous sommes venus de Birmanie était bien malade aussi, on soupçonne le buffet offert à l’aéroport, pourtant excellent !

Après 2 jours forcés au lit et un petit tour au Night Bazaar plus tard, nous louons une voiture pour faire la tournée des parcs nationaux du Nord-Ouest thaïlandais. Nous commençons par la visite de Doï Inthanon, le point culminant du pays. Ce parc national offre de jolies cascades, nous sommes invités à pique niquer avec des Thaïs.

Nous rejoignons ensuite la petite ville de Mae Sariang : sur la route, nous sommes assez surpris par tous les feux de végétation. En fait les thaïlandais brûlent tout, même les parcs nationaux, et nous  ne savons toujours pas pourquoi. Nous comprenons que nous ne verrons pas de beaux paysages verdoyants… A-t-on choisi la mauvaise saison ?DSC07497

Nous continuons notre périple vers Mae Hong Son où nous fêterons les 30 ans de Valou dans un éco-lodge. En bordure du parc national de Namtok Mae Surin (en feu lui aussi), quelques espèces de geckos et d’oiseaux ont trouvé refuge dans le beau jardin de l’hôtel. On fera même colocation avec des petits animaux sympas dans le bungalow. Interessttiinnngggggggg !!!

La route sinueuse à travers la montagne nous mène ensuite vers Paï, grand village pour touristes babas cool en quête de tranquillité. C’est joli mais cela manque cruellement d’authenticité, tout est fait pour le touriste. Les contacts avec les locaux sont quasi inexistants.

Nous regagnons à nouveau Chiang Maï où nous visitons la ville faute de n’avoir pu le faire avant. Nous louons un scooter pour grimper à Doï Suthep, et visiter la ville. Nous découvrons le quartier branché où les habitants aiment se retrouver, faire la fête et du shopping. Nous comprenons enfin pourquoi nous ne sommes pas dépaysés : les thaïlandais sont très occidentalisés (du moins en ville).

Nous prenons le bus direction Chiang Raï, au Nord Est du pays. Nous trouvons une ravissante guesthouse et louons un scooter pour visiter la région.

Le temple blanc, le temple aux singes, des temples mais toujours pas de campagne. Cela reste très urbanisé partout. Nous arrivons à la frontière birmane : changement d’ambiance, on retrouve du thannaka sur les joues des femmes, et les gens nous paraissent tout de suite bien plus sympathiques. C’est normal, les birmans ont envahi la ville de partout !!! Ils viennent faire du commerce la journée, et repassent la frontière le soir venu. On a bien envie de rester ici, tant nous aimons les birmans, mais nous avons rendez-vous avec le Mékong.

Quelques kilomètres en scooter plus tard nous arrivons au fameux Triangle d’Or. C’est à cet endroit précis que le fleuve du Mékong sépare la Birmanie, la Thaïlande et le Laos. Bien que toujours très touristique, il s’y dégage une belle atmosphère. On ressent là la porté historique et culturelle que représente le Mékong.

Mais nous devons attendre le lendemain pour le traverser. Eh oui notre prochaine étape se trouve juste de l’autre coté, direction le Laos !

BIRMANIE : bilan et découvertes

Nos découvertes

Vive la démocratie : dès notre montée dans l’avion, notre voisin, KZ, nous interpelle : « savez-vous que la Birmanie vit un grand moment ? ». Oui on a appris ! et pour cause : le pays devient une démocratie, oui là au moment même où on arrive au Myanmar, Aung San Suu Kyi accède au gouvernement. Une lutte de plusieurs années pour les birmans, on sent la joie dans la voie de KZ… Il nous laisse son numéro de téléphone si jamais nous avons besoin de quoi que ce soit. Ça donne le ton : les birmans sont très très sympathiques.

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La dame de Rangoon omniprésente, quand ce n’est pas le portrait de son père, le général Aung San

Se déplacer : nous nous sommes déplacés en bus, train, scooter et vélos, parfois électriques. C’est une démocratie mais nouvelle, et on ne peut pas encore se rendre où l’on veut dans le pays. Les régions du nord restent notamment encore difficiles d’accès, et le scooter est interdit aux étrangers dans certains districts. Concernant le bus c’est quitte ou double : parfois c’est nickel, parfois c’est l’enfer. Les tickets sont imprimés en alphabet birman et il est souvent impossible de savoir précisément où le bus va nous déposer. Ils te disent ce que tu veux entendre, mais on arrivera rarement au bon endroit, plutôt au bord de la route où leurs copains conducteurs de tuk-tuk nous attendent, pour nous faire payer le même prix pour 5 km que pour les 6 heures de bus que nous venons de nous taper. Bref, patience est mère de vertu dans ces moments …

Les pagodes : ahhh les pagodes… si vous ne voulez voir ni bouddhas ni pagodes évitez la Birmanie, car visiter les temples en est l’activité quotidienne. Si vous demandez quoi faire dans les environs de votre hôtel, vous aurez droit à un plan des pagodes de la place. Alors c’est vrai qu’il y a du doré partout, des belles statues, souvent des escaliers à grimper, mais à la fin on ne fait plus trop la différence.

Phobiques de la marche à pieds nus (dédicace à Poulpy), vous n’allez pas passer un agréable moment puisqu’il faut se déchausser à chaque entrée, chaussettes interdites. Au-delà du fait que les sols soient jonchés de crottes d’oiseaux ou de chauves-souris, le parterre est souvent brûlant à cause du soleil et il devient très difficile de s’y balader aux heures les plus chaudes. Aussi, une tenue correcte est exigée, couvrir épaules et genoux pour les femmes.

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Environnement : il faut le dire, la sensibilisation environnementale a encore du pain sur la planche. C’est le règne de la surconsommation de plastiques, il y en a partout. Même les couverts au restaurant ou les serviettes à l’hôtel sont emballés. Au secourrsss !!! Dans les bus et les trains tout le monde jette ses déchets par la fenêtre, et on a l’impression que cela ne dérange personne de vivre au milieu  des tas de déchets plastiques. Autant donc vous dire que la Birmanie c’est un peu crado, y’a pas d’autre mot.

Les animaux : Ils ne sont pas forcément en bon état de santé mais sont à quelqu’un, et les birmans s’en occupent. Pas d’oiseaux ni de chien en cage, ça change de l’Indonésie. Valérie n’est pas encore désespérée.

Le coût de la vie : plus cher que ses voisins d’Asie du Sud-Est, le gros poste de dépense est l’hébergement. Ici pas de petites guesthouses sans prétention, on est tout de suite sûr de l’hôtel avec TV et climatisation. Le prix des chambres doubles varie entre 15 et 25€, mais le rapport qualité prix est quand même très bon. Le service est le plus souvent très compétent et les chambres sont propres. Les autres postes de dépenses sont finalement assez bon marché, les prix des restos et des bus ne sont pas excessifs.

Le bétel : on est proche de la Chine et ça se remarque, les birmans crachent. Ils ne crachent pas uniquement leur salive, ils crachent du bétel. Kesako ? Il s’agit d’un mélange de tabac, de noix d’arec (improprement appelée noix de bétel) et de chaux, agrémenté parfois d’épices, le tout emballé dans une feuille de l’arbre à bétel. Outre son effet stimulant, la noix d’arec est vantée pour ses vertus antidouleur. Les birmans sont les asiatiques qui consomment le plus de bétel, que l’on achète à chaque coin de rue. Du coup y’a des crachats rouges partout. Tu reconnais un chiqueur à ses dents rouges complètement pourries, c’est peu ragoutant, et surtout très dangereux pour la santé (cancer de la bouche).

Betel

Le thannaka : vous verrez les gens avec des traces jaunes pâles sur le visage et les bras, plus ou moins bien appliquées. Il s’agit de thannaka, arbre traditionnellement vendu en petites bûchettes, que l’on mélange à de l’eau et que l’on frotte sur une pierre pour en obtenir une pâte colorée. 100% naturel, c’est la crème solaire traditionnelle. Du coup ils sont ravis quand ils peuvent t’en mettre, il faut bien sur accepter le geste. On est en Asie, c’est mal vu d’être bronzé.

Société

Longtemps opprimés par un régime autoritaire (la junte birmane), le Myanmar devient à l’heure actuelle une démocratie. Cela signifie que jusqu’il y a peu, les touristes ne venaient pas en Birmanie, et que le pays était fermé sur lui-même. Maintenant ouvert au reste du monde, les birmans ont connu un changement de vie rapide. D’une part, le tourisme permet à beaucoup d’améliorer leur niveau de vie, mais il leur permet également d’échanger avec d’autres cultures. Ajoutez à cela l’arrivée d’internet. Autant vous dire qu’avant ils ne devaient pas rigoler, et que maintenant ils sont libérés (délivrééééssss). Le résultat : des gens happy, qui ont la banane à chaque instant, qui te sourient, qui sont gentils, et toujours soucieux que tout aille bien pour toi. Ils sont également d’une grande générosité, capable de t’offrir n’importe quoi à manger alors qu’ils n’ont vraiment pas grand-chose.

Toujours est-il que la société est restée très traditionnelle. Le bouddhisme rythme encore la vie des gens, toujours beaux et bien habillés, en longyi traditionnel, aussi bien pour les hommes que pour les femmes

Mais tout n’est pas rose, il est donc nécessaire de rappeler que le pays reste extrêmement pauvre avec de grandes inégalités entre ethnies (la Birmanie présente une des plus grandes diversités ethniques au monde). Certaines (il y en a plus de 135 officiellement), restent opprimées par le pouvoir central encore très raciste (majoritairement Bamar, 75% de  la population). Les Rohingyas, minorité musulmane représentant 4% de la population, sont, d’après l’ONU, la « minorité la plus persécutée au monde ».

La nourriture

On va encore passer pour des bouffes tout râleurs mais la gastronomie birmane (si elle existe) ne nous a pas séduit. Souvent frit ou en soupe, on ne sait pas toujours ce qu’on mange. Ajoutez à cela le fait qu’en plus d‘être peu présentables, les étales dégagent parfais des odeurs comment dires… spéciales.

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Pour mieux se faire comprendre, la solution a été  un petit mot écrit en birman, avec écrit « ne mange pas de viande ni poisson, végétarien ». Du coup riz légumes ou nouilles légumes. Même Pascalou a préféré éviter la viande.

Les birmans eux semblent apprécier manger à toute heure, au resto ou dans la rue, souvent une multitude de petits plats et toujours avec du bouillon.

DSC07136Du coup on avoue s’être laissé tenter plus d’une fois par de la nourriture western comme ils disent, pizzas burgers ou pâtes.

A la vu du nombre de restaurants, touristiques ou pas, n’ayez crainte il est finalement très facile de se nourrir en Birmanie.

 

 

Alors la Birmanie, ça vaut le coup ou pas ? OUI, OUI et OUI ! Certes vous n’irez pas là-bas pour lézarder sur la plage (quoique la côte est parait-il très jolie), ni pour faire la fête ou encore vous régaler les papilles. Mais vous passerez à coup sûr un excellent voyage.

Avant tout, l’intérêt de la Birmanie réside dans ses sites archéologiques et naturels hors du commun, encore préservés. Si vous êtes en quête d’authenticité, de traditions, vous serez ainsi comblés. Les infrastructures, notamment les routes, sont par ailleurs de bonne qualité, tout comme le service dans les hôtels et les restaurants.  Et au-delà de tout ça, vous pourrez rencontrer des gens fabuleux, souriants, adorables, qui sont heureux à présent, et surtout ravis de vous offrir ce qu’ils ont de plus précieux, leur gentillesse.

Pour nous la Birmanie c’est le coup de cœur. Bien qu’on ait été malades à tour de rôle pendant près de 3 semaines, nous avons profité de chaque moment passé dans ce magnifique pays, en se promettant d’y revenir un jour.

Trois mille et une pagodes

Après une nuit de bus tout confort, nous arrivons à Bagan, capitale du royaume de Pagan (premier empire birman). Aujourd’hui c’est un site archéologique bouddhique connu dans le monde entier.

Les quelques 3000 temples qui s’étendent sur une cinquantaine de kilomètres carrés ont été construits entre le V ème et le VIII ème siècle, c’est dire l’ancienneté des monuments qui s’offrent à nous.

Toujours pas autorisés à rouler en scooter, c’est en E-bike (vélo électrique) que nous arpenterons la plaine pendant 3 jours. Les levers et couchés de soleil sont les moments clés de la journée, entre midi et 14h c’est piscine car la chaleur est harassante. Il est difficile pour tout le monde de rester au soleil non stop par 40 degrés à l’ombre.

Nous visitons les pagodes les plus connues, parmi les centaines de Birmans venus de tout le pays pour prier. Et puis nous nous arrêtons au hasard des monuments plus perdus, mais toujours aussi impressionnants. Pascalou s’éclate avec le e-bike dans le sable, en voulant refaire le Paris-Dakar ; les chutes sont évitées de peu.

Nous en profitons aussi pour parler avec les enfants qui essaient à tous prix de nous vendre des cartes postales, et préférons leur offrir des bonbons. Nous sommes étonnés de les voir parler anglais mieux que nous, et un français parfait à 10 ans. « J’ai appris avec les touristes ».

Un impératif nous oblige à quitter Bagan : en effet, le nouvel an Bouddhique, aussi appelé Water festival, débute bientôt. A cette occasion personne ou presque ne travaille, et les transports en commun sont rares. Nous prenons un bus qui s’avérera bien plus long que prévu et avec une climatisation défaillante pour rejoindre Mandalay : l’arrivée se soldera par un malaise pour Valou, qui a bien failli finir à l’hôpital !

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Si les enfants s’y mettent …

Plus de peur que de mal, nous sommes d’attaque pour nous faire saucer. Quelle mauvaise idée d’arpenter la ville à vélo pendant le Water festival ! On ne s’attendait pas à ça ! Bon déjà le palais royal était fermé, et la colline que nous souhaitions voir se trouve être à l’opposé de notre super hôtel. Ce n’aurait pas été un problème si la circulation n’était pas en sens unique, et bloquée à certains endroits. Résultat : nous nous prenons des seaux d’eau (parfois glacés), des lances d’eau, des jets d’eau et même des Karcher dans la tronche. Passé l’envie de rester au sec, on finit par se prendre au jeu dans cette ambiance déjantée.

« Are you happy ? » nous demandent les passants, il faut répondre oui bien entendu, puisque jeter de l’eau sur quelqu’un représente une bénédiction.

Nous partons à la découverte des environs de Mandalay, et plus particulièrement Sedaing, Ava, et le fameux pont d’Ubein, plus long pont en teck du mmaaaannnndeee ! Au programme : pagodes, monastères, bouddhas, pagodes, pagodes … et seaux d’eau.

Inutile de vous préciser qu’en tant qu’occidentaux, on s’est prix 10 fois plus d’eau que les locaux. Mais devant l’hôtel nous avons pris notre revanche et arrosé les passants, même si gaspiller l’eau ainsi ne nous ressemble pas.

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La revanche !!

Les gens s’entassent dans des pick up pour passer sous les jets d’eau, le tout sur des airs de musique techno : nous voyant dans la foule, un birman de notre âge nous propose de monter dans le camion de sa famille et faire un tour. Pendant 2 heures nous tournons dans la ville avec cette famille, à 15 dans la benne du camion, avant d’être ramenés à bon port.

 

Les birmans semblaient inquiets pour nous car les gens sont alcoolisés ; ils n’arrêtaient pas de nous dire de faire attention « Be carefull Sir ! ». Au final ça se voit qu’ils n’ont jamais été aux férias de Bayonne, c’est light à côté ! Mais un birman saoul ça reste un birman : souriant, sympa et bienveillant.

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Sans commentaire…

C’est la fin du nouvel an, nous pouvons enfin prendre notre vol pour la Thaïlande, on est encore tous mouillés !

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Les sourires birmans

Nouvelle destination : la Birmanie ! Enfin il faudrait à présent l’appeler Myanmar depuis que la junte birmane a décidé en 1989 de changer le nom du pays et des principales grandes villes. Certains s’y opposent pour des raisons politiques, nous on trouve que « Birmanie » (Burma en anglais) c’est tout simplement plus joli à prononcer.

Nous atterrissons dans la ville de Yangoon (anciennement Rangoon), la veille des 30 ans de Pascalou.  Deux choses nous impressionnent de suite. Premièrement la ville est calme et la circulation nous apparaît comme « normale », comparé aux villes indonésiennes visitées dernièrement. En réalité les deux roues y sont interdits, ce qui rend le trafic à première vue bien moins chaotique. Deuxièmement, on se rend compte que la majorité des gens que nous croisons nous sourissent au moindre regard. Dès les premiers jours les birmans nous paraissent absolument sympathiques, avenants, chaleureux. Et cette impression se confirmera tout au long de notre séjour, à quelques exceptions près bien sûr.

Nous débutons la visite de la ville par les pagodes de Shwendagon. C’est le site religieux le plus sacré pour la population birmane, à grande majorité bouddhiste. Les gens viennent de tout le pays pour y prier. Pour ceux qui le découvrent, une pagode est un monument funéraire de la religion bouddhiste. Erigées en forme de cônes, elles sont parées d’or pour certaines, et renferment diverses représentations de Bouddha. Pour nos premières pagodes, on est très impressionnés par la beauté du lieux et l’ambiance qui y règne. Avec ses 98 mètres de haut et ses 40 tonnes d’or, la pagode principale est peut-être la plus belle de tout le pays. On restera des heures à en faire le tour, à regarder les birmans venant prier et déposer leurs offrandes.

Le bouche à oreilles disait qu’il fallait visiter Yangoon en prenant le train. Après nous avoir acquitté de la modique de 20 centimes d’euros, nous avons prenons le fameux « circular train » pour une balade de 3 heures au travers de la banlieue Yangoonaise (pas sûr que ce mot existe mais il sonne bien ! 🙂 ). C’est un peu le RER C local, il part de Yangoon et arrive à Yangoon. Le seul intérêt est de découvrir la ville sous un autre angle, tout en s’incrustant dans la vie d’un wagon de train. Et l’expérience fut surprenante ! Bon la première heure on s’est demandés ce que l’on faisait là, car le train était bondé et la vue sur la banlieue et sa pollution ne faisait pas rêver (cela dit, nous voulons découvrir la vraie Birmanie, pas que les cartes postales). Mais passé un moment, la vie dans le train est devenue beaucoup plus animée. Un moine vient vous parler dans un anglais incompréhensible avec pour ambition de nous apprendre le birman, puis une famille s’installe pour dîner, des vendeurs passent et repassent pour vendre toutes sortes choses comestibles, ou non : CD, journaux, épis de maïs, pastèque. Nous partageons toutes ces victuailles avec les gens qui nous entourent : ils n’ont rien, et nous offrent tout ! Alors que la nuit est tombée dehors, nous arrivons à notre station de départ sans avoir vu ces 3 heures passer.

Nous rejoignons ensuite la ville de Hpa An, à 300 km au Sud Est de Yangoon. La région est réputée pour la beauté de ses grottes et pour ses montagnes karstiques. La zone est vaste, nous louons un scooter à nouveau pour être libre de tout mouvement. Pas un village traversé sans des dizaines de sourires, et les enfants qui nous repèrent de loin en criant « Mingallabahhhh », le salut birman. Nous partons visiter les temples un par un. La plupart sont creusés dans des « caves » (grottes), mais sont très différents des uns des autres. Sous un soleil de plomb, la visite de ces temples est agréable, et il nous faudra 2 jours entiers pour en faire le tour.

Cap ensuite sur le Lac Inle, destination phare de Birmanie. Le trajet est chaotique, puisqu’il nous a fallu 20h de bus, pour 700km, avant d’arriver au village bordant le lac, Nyaung Shwe (enrhumés et toussoteux à cause de la clim du bus en mode freezer). L’ambiance y est plus touristique mais les habitants sont très chaleureux et le village hyper sympa.

Ho Ho, notre piroguier, nous emmène une journée entière à la découverte du lac. Au programme, l’itinéraire touristique classique mais oh combien dépaysant ! De nombreux villages ont été construits sur le lac, on y trouve des temples, des artisans, des restaurants, et même des champs de tomates construits sur des îlots d’algues !

Ici les habitants pêchent en pagayant avec une jambe, pour mieux manipuler leurs filets tout en effrayant les poissons. Dans cette atmosphère paisible, la traversé du lac au petit matin fut un pur moment de bonheur, tout comme le marché des 5 jours, vraiment authentique.

Les scooters étant interdits aux touristes étrangers dans la zone (va savoir pourquoi ?), c’est à vélos que passerons notre journée suivante à la découverte des alentours, et des temples d’Indein.

Mais il nous faut déjà repartir, les 2000 temples de Bagan nous attendent !