BIRMANIE : bilan et découvertes

Nos découvertes

Vive la démocratie : dès notre montée dans l’avion, notre voisin, KZ, nous interpelle : « savez-vous que la Birmanie vit un grand moment ? ». Oui on a appris ! et pour cause : le pays devient une démocratie, oui là au moment même où on arrive au Myanmar, Aung San Suu Kyi accède au gouvernement. Une lutte de plusieurs années pour les birmans, on sent la joie dans la voie de KZ… Il nous laisse son numéro de téléphone si jamais nous avons besoin de quoi que ce soit. Ça donne le ton : les birmans sont très très sympathiques.

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La dame de Rangoon omniprésente, quand ce n’est pas le portrait de son père, le général Aung San

Se déplacer : nous nous sommes déplacés en bus, train, scooter et vélos, parfois électriques. C’est une démocratie mais nouvelle, et on ne peut pas encore se rendre où l’on veut dans le pays. Les régions du nord restent notamment encore difficiles d’accès, et le scooter est interdit aux étrangers dans certains districts. Concernant le bus c’est quitte ou double : parfois c’est nickel, parfois c’est l’enfer. Les tickets sont imprimés en alphabet birman et il est souvent impossible de savoir précisément où le bus va nous déposer. Ils te disent ce que tu veux entendre, mais on arrivera rarement au bon endroit, plutôt au bord de la route où leurs copains conducteurs de tuk-tuk nous attendent, pour nous faire payer le même prix pour 5 km que pour les 6 heures de bus que nous venons de nous taper. Bref, patience est mère de vertu dans ces moments …

Les pagodes : ahhh les pagodes… si vous ne voulez voir ni bouddhas ni pagodes évitez la Birmanie, car visiter les temples en est l’activité quotidienne. Si vous demandez quoi faire dans les environs de votre hôtel, vous aurez droit à un plan des pagodes de la place. Alors c’est vrai qu’il y a du doré partout, des belles statues, souvent des escaliers à grimper, mais à la fin on ne fait plus trop la différence.

Phobiques de la marche à pieds nus (dédicace à Poulpy), vous n’allez pas passer un agréable moment puisqu’il faut se déchausser à chaque entrée, chaussettes interdites. Au-delà du fait que les sols soient jonchés de crottes d’oiseaux ou de chauves-souris, le parterre est souvent brûlant à cause du soleil et il devient très difficile de s’y balader aux heures les plus chaudes. Aussi, une tenue correcte est exigée, couvrir épaules et genoux pour les femmes.

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Environnement : il faut le dire, la sensibilisation environnementale a encore du pain sur la planche. C’est le règne de la surconsommation de plastiques, il y en a partout. Même les couverts au restaurant ou les serviettes à l’hôtel sont emballés. Au secourrsss !!! Dans les bus et les trains tout le monde jette ses déchets par la fenêtre, et on a l’impression que cela ne dérange personne de vivre au milieu  des tas de déchets plastiques. Autant donc vous dire que la Birmanie c’est un peu crado, y’a pas d’autre mot.

Les animaux : Ils ne sont pas forcément en bon état de santé mais sont à quelqu’un, et les birmans s’en occupent. Pas d’oiseaux ni de chien en cage, ça change de l’Indonésie. Valérie n’est pas encore désespérée.

Le coût de la vie : plus cher que ses voisins d’Asie du Sud-Est, le gros poste de dépense est l’hébergement. Ici pas de petites guesthouses sans prétention, on est tout de suite sûr de l’hôtel avec TV et climatisation. Le prix des chambres doubles varie entre 15 et 25€, mais le rapport qualité prix est quand même très bon. Le service est le plus souvent très compétent et les chambres sont propres. Les autres postes de dépenses sont finalement assez bon marché, les prix des restos et des bus ne sont pas excessifs.

Le bétel : on est proche de la Chine et ça se remarque, les birmans crachent. Ils ne crachent pas uniquement leur salive, ils crachent du bétel. Kesako ? Il s’agit d’un mélange de tabac, de noix d’arec (improprement appelée noix de bétel) et de chaux, agrémenté parfois d’épices, le tout emballé dans une feuille de l’arbre à bétel. Outre son effet stimulant, la noix d’arec est vantée pour ses vertus antidouleur. Les birmans sont les asiatiques qui consomment le plus de bétel, que l’on achète à chaque coin de rue. Du coup y’a des crachats rouges partout. Tu reconnais un chiqueur à ses dents rouges complètement pourries, c’est peu ragoutant, et surtout très dangereux pour la santé (cancer de la bouche).

Betel

Le thannaka : vous verrez les gens avec des traces jaunes pâles sur le visage et les bras, plus ou moins bien appliquées. Il s’agit de thannaka, arbre traditionnellement vendu en petites bûchettes, que l’on mélange à de l’eau et que l’on frotte sur une pierre pour en obtenir une pâte colorée. 100% naturel, c’est la crème solaire traditionnelle. Du coup ils sont ravis quand ils peuvent t’en mettre, il faut bien sur accepter le geste. On est en Asie, c’est mal vu d’être bronzé.

Société

Longtemps opprimés par un régime autoritaire (la junte birmane), le Myanmar devient à l’heure actuelle une démocratie. Cela signifie que jusqu’il y a peu, les touristes ne venaient pas en Birmanie, et que le pays était fermé sur lui-même. Maintenant ouvert au reste du monde, les birmans ont connu un changement de vie rapide. D’une part, le tourisme permet à beaucoup d’améliorer leur niveau de vie, mais il leur permet également d’échanger avec d’autres cultures. Ajoutez à cela l’arrivée d’internet. Autant vous dire qu’avant ils ne devaient pas rigoler, et que maintenant ils sont libérés (délivrééééssss). Le résultat : des gens happy, qui ont la banane à chaque instant, qui te sourient, qui sont gentils, et toujours soucieux que tout aille bien pour toi. Ils sont également d’une grande générosité, capable de t’offrir n’importe quoi à manger alors qu’ils n’ont vraiment pas grand-chose.

Toujours est-il que la société est restée très traditionnelle. Le bouddhisme rythme encore la vie des gens, toujours beaux et bien habillés, en longyi traditionnel, aussi bien pour les hommes que pour les femmes

Mais tout n’est pas rose, il est donc nécessaire de rappeler que le pays reste extrêmement pauvre avec de grandes inégalités entre ethnies (la Birmanie présente une des plus grandes diversités ethniques au monde). Certaines (il y en a plus de 135 officiellement), restent opprimées par le pouvoir central encore très raciste (majoritairement Bamar, 75% de  la population). Les Rohingyas, minorité musulmane représentant 4% de la population, sont, d’après l’ONU, la « minorité la plus persécutée au monde ».

La nourriture

On va encore passer pour des bouffes tout râleurs mais la gastronomie birmane (si elle existe) ne nous a pas séduit. Souvent frit ou en soupe, on ne sait pas toujours ce qu’on mange. Ajoutez à cela le fait qu’en plus d‘être peu présentables, les étales dégagent parfais des odeurs comment dires… spéciales.

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Pour mieux se faire comprendre, la solution a été  un petit mot écrit en birman, avec écrit « ne mange pas de viande ni poisson, végétarien ». Du coup riz légumes ou nouilles légumes. Même Pascalou a préféré éviter la viande.

Les birmans eux semblent apprécier manger à toute heure, au resto ou dans la rue, souvent une multitude de petits plats et toujours avec du bouillon.

DSC07136Du coup on avoue s’être laissé tenter plus d’une fois par de la nourriture western comme ils disent, pizzas burgers ou pâtes.

A la vu du nombre de restaurants, touristiques ou pas, n’ayez crainte il est finalement très facile de se nourrir en Birmanie.

 

 

Alors la Birmanie, ça vaut le coup ou pas ? OUI, OUI et OUI ! Certes vous n’irez pas là-bas pour lézarder sur la plage (quoique la côte est parait-il très jolie), ni pour faire la fête ou encore vous régaler les papilles. Mais vous passerez à coup sûr un excellent voyage.

Avant tout, l’intérêt de la Birmanie réside dans ses sites archéologiques et naturels hors du commun, encore préservés. Si vous êtes en quête d’authenticité, de traditions, vous serez ainsi comblés. Les infrastructures, notamment les routes, sont par ailleurs de bonne qualité, tout comme le service dans les hôtels et les restaurants.  Et au-delà de tout ça, vous pourrez rencontrer des gens fabuleux, souriants, adorables, qui sont heureux à présent, et surtout ravis de vous offrir ce qu’ils ont de plus précieux, leur gentillesse.

Pour nous la Birmanie c’est le coup de cœur. Bien qu’on ait été malades à tour de rôle pendant près de 3 semaines, nous avons profité de chaque moment passé dans ce magnifique pays, en se promettant d’y revenir un jour.

Une réflexion sur “BIRMANIE : bilan et découvertes

  1. Dagnaud Isabelle dit :

    Sur cette article, je reste perplexe. La lecture de vos commentaires ne me donne pas vraiment envie de m’y rendre et pourtant la conclusion est emballante. Vous arriverez peut-être à nous convaincre quand on se verra en France. Bisous

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