Vivre au rythme du Mékong

Retour à la civilisation ! Après une semaine passée dans une forêt à éléphants, nous voici à présent dans la ville de Luang Prabang. Troisième plus grande ville du Laos, Luang Prabang a la particularité d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995. Construite sur une presqu’île, entre le fleuve du Mékong et la rivière de Nam Khan, la ville fut longtemps la capitale du Laos du temps de la colonisation. Aujourd’hui, son classement à l’UNESCO la protège de l’urbanisation à outrance et permet de préserver cet écosystème fragile. Il y règne une ambiance de grand village tranquille et authentique. Il est par exemple interdit d’y couper un arbre ou d’y construire un bâtiment qui nuirait au paysage.

DSC09241

Se balader dans les rues de Luang Prabang est un plaisir. On longe les berges du Mékong, on chine dans les marchés, on grimpe sur la colline, on visite des temples…  Cette ville est réellement surprenante, autant par sa quiétude et que par son charme, qui ne laisse personne indifférent.

DSC09249Aux alentours de la ville, plusieurs cascades réputées sont à visiter. Nous décidons donc de louer un scooter à la journée pour en faire le tour. La première est effectivement plutôt jolie, bien qu’un peu asséchée en cette saison. Malheureusement Valérie étant malade, nous avons dû rebrousser chemin à mi-journée afin de trouver des WC convenables au plus vite. Ah les joies de l’Asie … Prévoyez toujours un ou deux jours de marge dans votre planning, car comme cette fois-ci, impossible de prendre les transports avec une tourista ! Pourtant Luang Prabang est un petit joyau de gastronomie, où nos papilles françaises se sont régalées !

Nous continuons notre chemin vers la ville de Vang Vieng, célèbre pour ses paysages karstiques et ses activités de plein air. Effectivement la campagne alentour est magnifique, et il n’y a pas un touriste. Nous en prenons tellement plein les yeux qu’on ne visitera même pas les grottes, pourtant réputées. On préfère regarder les montagnes verdoyantes et les buffles d’eau se baigner dans les rivières, tellement magique.

La ville quant à elle est envahie de sud-coréens (véridique) venus imiter leur star de téléfilm préférée en faisant du «tubing » (de la bouée) ou de la tyrolienne, et des jeunes backpackers avides de soirées alcoolisées. Elle est belle la jeunesse !

Une étape importante nous attend : rejoindre le Sud du Pays, soit près de 700 km. Toute une aventure ! Un minivan nous a conduit à Vientiane, la capitale, d’où nous avons pris un bus de nuit. Pas d’arrêt dîner ni même de pause pipi, c’est exténués que nous arrivons à Paksé 20 heures plus tard.

La ville n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est toujours cette ambiance de bord du Mékong. On y découvre plusieurs boulangeries et restaurants français, nous rappelant à quel point est la cuisine de chez nous est la meilleure ! Toujours à scooter, nous visitons la région de Champassak et le temple de Wat Phou, construit par les Khmers en même temps que le site d’Angkor, et également classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le lendemain, nous partons à l’assaut du Plateau des Bolovens, région agricole où l’on enchaîne les ballades autour des cascades. Après des mois de chaleur, l’air frais sur le plateau et la baignade nous fait le plus grand bien.

Nous terminons notre séjour au Laos dans la région des 4000 îles, toujours aux abords du Mékong. Petit havre de paix, c’est l’île de Don Khone et ses chaleureux habitants que nous avons choisie. Avec Quentin et Sandra que l’on avait rencontrés à Luang Namtha, nous partons à la découverte des cascades magnifiques, des baignades dans le Mékong, et surtout des dauphins d’eau douce (dauphin de l’Irrawaddy).

Le Mékong n’aura pas fini de nous séduire, et ça tombe bien, car nous continuons de le suivre jusqu’au Cambodge !

DSC09647

Observation tranquille des derniers dauphins du Mékong

 

 

Une semaine de volontariat au Laos pour aider les éléphants d’Asie

Alors qu’on déprimait de voir tous ces tours de « elephant ridding » depuis la Thaïlande, on se demandait bien ce qu’allait devenir l’éléphant en Asie. Surtout dans ce pays, le Laos, jadis appelé « le pays au million d’éléphants ».

On voudrait faire plus, apporter notre contribution, mais les centres de conservation « sérieux » ne courent pas les rues (hélas), et proposent des tarifs hors budget pour nous. Lorsque nous avons décidé de lancer notre cagnotte en ligne pour récolter les fonds nécessaires, on ne se doutait pas que tant de personnes répondraient si généreusement à notre appel. Grâce à elles, nous voilà en route pour Sayaboury, à 2 heures de Luang Prabeng, province qui compte le plus d’éléphants au Laos. Nous y resterons une semaine.

Petite présentation de l’Elephant Conservation Center (ECC) : 2 français ont fondé ce centre dans l’espoir de sauver une espèce vouée à disparaître, l’éléphant d’Asie (Elephas maximus). 16 décès par an pour 3 naissances au Laos (dont 2 à l’ECC), à ce rythme il va être difficile de faire perdurer l’espèce. Aussi, on ne compte plus que 400 éléphants sauvages, et autant  en captivité. On est loin du million d’éléphants supposé du Laos. Avec l’association ElefantAsia qu’ils ont fondé, les frenchies souhaitaient sensibiliser le peuple Lao à la sauvegarde de cet animal emblématique en organisant des caravanes à travers le pays, mais aussi créer une sorte de maison de retraite et un hôpital pour les pachydermes.DSC08815

Nous arrivons à l’Elephant Conservation Center en compagnie d’autres volontaires (nous serons 6 en tout) et de visiteurs. Le centre propose en effet de découvrir les activités du centre en 2 ou 3 jours au choix. Nous suivons donc tout d’abord le programme de 3 jours qui nous permettra de nous familiariser avec le quotidien à l’ECC avec notre guide, Khan.DSC09038

Anabel, la biologiste du centre, nous explique tout d’abord la situation des éléphants au Laos, les enjeux de leur sauvegarde, et les menaces qui pèsent sur l’espèce. Les éléphants ne font pas que promener des touristes, au Laos ils sont surtout utilisés pour les travaux de débardage en forêt. Ces animaux tirent, soulèvent, poussent, les troncs des arbres que l’humain détruit. On les fait participer à la destruction de leur habitat, souvent au dépend de leur santé. Anabel nous apprend également à faire un check up pour voir si un éléphant est en bonne santé, les bobos les plus fréquents, et nous fait un petit cours d’anatomie !

Tout à coup, un barrissement surgit de la montagne ! Ça y est plus personne n’est concentré, les éléphants arrivent !!! C’est l’heure du bain, petit rituel que nous suivrons tous les jours vers 14h30 ! Chevauchées par leurs « mahouts » (cornacs en hindie), les éléphantes marchent calmement vers le lac. Hop tout le monde à l’eau !

Nous les observons longuement avant que notre guide nous les présente individuellement. Chaque éléphant de l’ECC a un mahout qui s’en occupe : il passe sa journée à s’assurer que l’éléphant aille bien, ait assez à manger et boive suffisamment, se baigne, etc. Il guide l’éléphant à ses différentes activités de la journée, et on ne peut pas approcher un éléphant sans la présence de son mahout.

Plusieurs groupes d’animaux vivent à l’ECC :

  • Les femelles : à l’état sauvage, les éléphants vivent entre femelles et petits
  • Le mâle adulte : souvent à l’écart en raison de ses périodes de « musth » (rut), les mâles adultes vivent en solitaire dans la nature.
  • Les mamans et petits : l’ECC a un baby bonus programme ; afin de permettre aux éléphantes et à leur mahouts de ne pas travailler pendant la gestation et l’éducation du petit, l’ECC prend en charge maman et bébé pendant 4 ans (2 ans de gestation et 2 ans de sevrage). Ces éléphants n’appartiennent pas au centre, elles ne sont pas dans le groupe de femelles.
  • Les chats : au resto, bien à leur place près de la cuisine 😉

Nous irons ensuite nous présenter aux éléphants, les toucher, leur parler, et leur donner leur met préféré : de la canne à sucre !!!

Ensuite nous les suivrons jusque dans la forêt, où ils passent la nuit enchaînés (30 mètres
de chaîne).Ça parait triste mais c’est pour ne pas qu’ils aillent piller les cultures alentours.
Et comme ils passent beaucoup de temps à s’alimenter en forêt, on ne peut pas les laisser dans un même enclos, car la végétation doit pouvoir se régénérer ; il faut donc les changer de place régulièrement.

On termine nos journées dans un ambiance sympa, on discute dans toutes les langues, on mange tous ensemble, on joue, on rigole. DSC09168Nous écoutons attentivement Bounmy, l’ébéniste du centre, écrivain à ses heures perdues, nous raconter ses 15 ans d’expatriation au Laos, nous parler des éléphants, des Lao, des us et coutumes… Après on file dormir dans le dortoir des volontaires, sans ventilateur, sans électricité. Quand ce n’était pas la chaleur intenable qui nous empêchait de dormir c’était la pluie qui traversait le toit : à l’ECC on vit comme un éléphant 😉

Deuxième jour, nous nous rendons à la nurserie, admirer mamans et bébés éléphants. Quelle complicité, les bébés sont toujours dans les pattes ou sous le ventre de leur mère, c’est tellement beau.

DSC08875

Ensuite nous allons observer le groupe d’éléphantes dans l’espace de socialisation. En effet, les éléphants de l’ECC ne sont pas une famille comme à l’état sauvage ; elles viennent de différents endroits et ne se connaissaient pas avant d’être au centre. Certaines comme Mae Khoun n’ont jamais vu d’autres éléphants : cet espace leur permet d’interagir librement, tous les jours entre 9h et 14h. Pour Anabel c’est aussi l’occasion d’observer le comportement des éléphants, la place de chacune dans le groupe, les complicités et dominances. C’est l’activité que nous avons préférée, car il n’y a aucune interaction entre l’homme et l’animal. C’est super de les voir évoluer librement, aller où ils veulent.

DSC08856

L’après-midi aux heures les plus chaudes nous avons toujours un temps libre pour aller nous baigner dans le lac, faire la sieste, bouquiner…

DSC08903Après leur bain, nous allons voir l’entrainement des éléphants à l’hôpital : afin de les soigner plus facilement, les mahouts et Anabel apprennent aux animaux à obéir à quelques ordres afin qu’ils puissent les ausculter et les entretenir (pédicure etc). A coup de bananes ca marche plutôt bien ! Ainsi familiarisés à rester dans ce drôle d’enclos, il est plus facile de voir ce qui ne va pas quand ça ne va pas. Car un éléphant, ça s’entretient ! Nous passons encore du temps avec Anabel qui se fait un plaisir de répondre à nos questions sur les éléphants, leur anatomie.

DSC08954Troisième jour, aujourd’hui nous sommes en charge de divertir les éléphants. Etant des animaux très intelligents, il est important qu’ils ne soient pas dans une routine ennuyeuse. C’est pourquoi à tour de rôle, ils passent leur matinée dans la zone d’enrichissement. Nous cachons de la nourriture un peu partout dans la forêt mais aussi dans les différents « jouets » fabriqués sur mesure.  Des puzzles, des casses têtes, mais aussi un défouloir pour le petit éléphant né au centre. Agé d’aujourd’hui 5 ans, Surya n’a pas d’autres éléphanteaux de son âge pour s’amuser. Aussi, c’est un lieu d’apprentissage pour lui, car chacune de ses marraines lui montrent comment résoudre les problèmes, et lui apprennent ce qui est comestible ou non. Un vrai moment de complicité.

Cet après-midi commence notre mission avec notre coach Damaris : nous devons améliorer et créer de nouveaux jeux pour nos amis à trompe. Brainstorming intense et analyse de ce qu’on a observé le matin même, les idées fusent mais les moyens sont limités.

Quatrième, cinquième et sixième jours : les matins nous peignons des poteaux pour faire de nouvelles clôtures électriques qui protégeront les plants de bananiers qui seront plantés dans la zone de socialisation. Les après midi seront consacrés à la fabrication des jouets et au remplacement ou amélioration des jouets en place.

Le dernier jour nous regarderons amoureusement les éléphants jouer avec nos créations, ils ont l’air d’apprécier !!! Mission accomplie !

C’est avec une grande tristesse que nous devons quitter l’ECC : les éléphants mais pas que, les 40 personnes qui vivent dans ce village éléphant, et essaient chaque jour d’inverser le court des choses. Nous avons passé une semaine au plus près de ces jardiniers de la forêt, qui ont une place de première importance dans le milieu naturel d’Asie du Sud Est.

 

 

A la rencontre du peuple Lao

DSC08002

Enfin au Laos !!!

Nous voilà arrivés au Laos ! Une fois le pont de l’amitié traversé et le visa payé, nous essayons de trouver un moyen de nous rendre à Luang Namtha. Après une bonne rigolade avec les différents chauffeurs lao qui ne parlent pas un mot d’anglais et qui se contredisent entre eux, nous voilà en route pour ce petit village de montagne.

La route est constellée de nids de poule pas d’éléphants, avec beaucoup de virage et une clim ne marche pas.  Mais ce n’est pas grave : on se sent déjà mieux qu’en Thaïlande. Les paysages sont verdoyants et les forêts abondent : pourtant on a juste traversé le Mékong !

La ville de Luang Namtha se résume à une succession de guesthouses, de restos, et d’agences de treks. C’est pour ça qu’on est là d’ailleurs.

Nous commençons la découverte de la région à scooter : nous traversons les villages des différentes minorités ethniques et admirons le parc national de Nam Ha et ses belles cascades. Au bout de la route, nous recevons un SMS : « Free vous accompagne en Chine », qui n’est qu’à quelques kilomètres de Muang Sing. Ce pays n’étant pas au programme, nous rebroussons chemin.

La route est merveilleuse et la forêt rafraîchit l’air. Nous nous arrêtons sans le savoir dans un des villages les plus pauvres afin d’observer le marché local : il a entièrement brûlé il y a 2 ans, depuis les habitants n’ont plus rien. Pensant faire plaisir aux enfants comme en Birmanie, Valou sort un paquet de bonbons qu’elle se fera arracher, causant par la même occasion une guerre civile entre les jeunes habitants du village. Nous n’avons jamais vu une telle pauvreté… une jeune femme nous tend son bébé pour nous le donner, les yeux pleins de désespoir. Quelle claque. Et on se plaint de quoi nous déjà ?

De retour au village nous nous prendrons un petit orage qui nous privera d’électricité toute
la soirée. Ce n’est pas un problème pour les Lao qui ne DSC08024nous laisserons pas mourir de faim, cuisiner à la bougie connait faire !

Le lendemain, mission : trouver un trek qui nous emmènera au plein cœur de la jungle, dans la forêt primaire, là où nous ne pouvons aller qu’à pieds.

Merci internet et tripadvisor, nous réservons un trek de 2 jours à Forest Retreat Laos et préparons nos sacs pour le lendemain. Bonne surprise, nous n’étions que 3 inscrits et nous retrouvons à 5 pour une aventure franco-swisso-dutch, accompagnés par Saï et Peng, nos guides.

Après un bon petit déj’, le tuk tuk nous emmène d’abord faire quelques commissions au marché local. On est hallucinés par tout ce qui peut être au menu : oiseaux, grenouilles, anguilles (le tout acheté vivant sinon moins bon) et même des espèces protégées comme les civettes.

Notre chauffeur nous dépose ensuite à la lisière du Parc National. C’est parti pour 4 heures de marche tranquillou. Les guides connaissent bien la flore et nous apprennent plein de choses ! Nous passons de la forêt secondaire à la forêt primaire, la canopée est haute, il y a des lianes partout, les bruits de la jungle nous intriguent. Le déjeuner buffet servis à même les feuilles, nous prenons nos petites mains pour ce festin au milieu de nulle part. C’est délicieux !

Quelques heures de marche plus tard, nous arrivons au village. Les habitants n’ont pas l’air perturbé de notre présence. C’est dans la rivière que nous nous laverons. Nous avons le choix entre dormir dans une case entre « falangs » (étrangers en Lao) avec nos guides, ou dormir dans la « maison » d’une famille. Bon faut voir ce qu’on appelle maison et famille au Laos ! En gros à 20 dans une pièce (enfants, parents, grands parents…). Nous choisissons l’option de l’écolodge car les Lao se lèvent à 4 heures du matin.

La lumière commence à baisser et nous sommes encouragés à prendre l’apéro au « bar » du village. Il aura fallu moins d’une heure et quelques verres de Lao Lao (alcool de riz local) pour enflammer le dancefloor improvisé au milieu du village. Les vieilles, les jeunes, les enfants : c’est la fête !

 

DSC08237Le guide n’en croit pas ses yeux, mais se permet de nous interrompre car nous sommes

attendus pour dîner chez le chef du village. Nous mangerons très bien et discuterons de tout avec le chef, grâce à notre guide interprète.

Après le dîner, certain nous ont attendu pour continuer la fête ! C’est reparti pour boire du « Happy water » comme ils disent, et on ne vous fait pas un dessin sur l’état dans lequel certains se sont couchés (ou plutôt vautrés).

C’est le cœur gros que nous repartons le lendemain matin laissant nos nouveaux amis à la construction de fours à champignons ou autre cueillette d’algues. La vie de ce village au milieu de la jungle nous parait irréelle, si simple.

Après quelques heures de marches, nous arrivons dans un nouveau village pour une petite pause, puis déjeunerons dans un autre. Les Laos sont vraiment d’une gentillesse incroyable, et nous sommes accueillis comme il se doit à chaque escale, sans chichis mais avec des sourires qui ne laissent pas indifférents.

Le deuxième jour de marche dans la jungle dense sous une chaleur humide s’avèrera bien plus difficile et plus pentu ! C’est avec plaisir que nous arrivons à destination !

DSC08306

Nous avons bien sympathisé avec Wietske notre nouvelle copine hollandaise. Nous décidons de nous rendre ensemble à Niang Kiaw le lendemain et récupérons un français, Damien, sur le chemin.

Après une nuit dans ce charmant village, nous nous rendons à Muang Ngoy, accessible qu’en pirogue. Malgré la chaleur, c’est à pied que nous décidons de nous rendre dans les villages alentours.

DSC08446

Immersion totale au cœur de ce que peut être la vie dans des petits villages, coupés du reste du monde.

Décidément les Lao aiment faire la fête, on est à nouveau invités à fêter, cette fois-ci la défaite de l’équipe du village à la traditionnelle course annuelle de bateau. Qu’à cela ne tienne, on se console avec eux à coup de BeerLao !

Il est temps pour nous de nous rendre à Luang Prabeng, on a rendez-vous avec les seigneurs des forêts…

THAÏLANDE du NORD : bilan et découvertes

Carte

Nos découvertes

Nous arrivons en Thaïlande avec une idée en tête : c’est le pays du sourire dit-on. Comment un pays peut-il être plus souriant que la Birmanie ? Il nous tarde de voir ça ! Néanmoins un autre préjugé persiste : nous avons peur que ce soit trop touristique. C’est pour cette raison que nous décidons de visiter le Nord du pays dans un premier temps, car cette région est dite « plus authentique ».

Se déplacer : il est assez facile de se déplacer en taxi ou en tuk-tuk, si ceux-ci ne gonflent pas trop les prix ! Nous avons préféré la marche en ville, la location de scooter et même la location de voiture. Les routes sont en excellent état, et les Thaïlandais roulent assez lentement. On ne se sent pas du tout en danger comparé à certaines routes d’Indonésie ! Ils mettent même le clignotant pour nous indiquer quand on peut dépasser en toute sécurité. Rien à redire, la conduite est très facile pour le coup !

DSC07994

 

Sinon les bus sont assez réguliers également, même sans clim les fenêtres ouvertes c’est faisable et vraiment pas cher.

 

 

 

Environnement : Ce qui nous a agréablement surpris c’est la propreté : les rues sont propres, pas de déchets plastiques partout. Nous étions sceptiques au début, pensant qu’une fois sortis de la grande ville de Chiang Maï nous allions retrouver les plastiques aux abords de chaque route, mais pas du tout. Il y a contrairement à d’autres pays d’Asie une vraie prise de conscience à ce sujet, tout du moins dans les régions que nous avons visitées. Tri sélectif, bouteilles d’eau consignées ou distributeur d’eau potable (pas fraîche certes), nous avons été enthousiasmé par ces initiatives !

En revanche les paysages sont complètement brûlés par les feux volontaires, ce qui nous a fait regretter l’absence de belles forêts.

Le coût de la vie : la Thaïlande attire beaucoup de monde en partie car c’est une destination bon marché. Effectivement, à 3€ le repas et 10€ la chambre en moyenne, on peut passer des vacances pour pas cher et dans un certain confort. Pour le reste tout est fait pour que le touriste dépense ses dollars dans des tours opérateurs bon marché, souvent sans grand intérêt il faut l’avouer.

DSC07995

Le menu… euhhh !

Le tourisme : un chiffre revient sans cesse à notre esprit : 20 millions. C’est le nombre de touristes par an en Thaïlande. Ce chiffre nous donne le vertige. Heureusement nous sommes en saison basse, et nous trouvons déjà qu’il y a énormément de monde. Résultat : le tourisme de masse fait perdre beaucoup de charme et d’authenticité de la Thaïlande.

Concernant les animaux : les Thaïs aiment beaucoup leurs animaux de compagnie, ça se voit ils sont pour la plupart bien portants !

DSC07836

Ce n’est pas le cas de tous les animaux… Les éléphants, par exemple. Impossible de voir un éléphant sauvage, l’option la plus prisée est la ballade à dos d’éléphant exploité. Ou encore la pause photo avec un tigre shooté au valium, quoi de plus excitant. Bref les touristes veulent du selfie animalier pour poster sur Facebook, et ne se soucient guère de la réalité qui se cache derrière ce triste business.DSC07835

 

Société

A vrai dire nous n’avons pas trop « accroché » avec les Thaïs… Il est assez difficile de communiquer avec eux car ils ne sont pas du tout intéressés pour échanger avec les touristes. Ils en ont trop vu et sont à présent bien plus intéressés par notre portefeuille. Trop occupés avec leurs smartphones, ils ne se donnent même plus la peine de négocier les prix, mais nous ignorent tout bonnement. Quant aux pays du sourire… ça ne l’est plus vraiment. C’était peut-être le cas il y a quelques années, mais aujourd’hui les thaïlandais sont pour la plupart froids, distants, voire antipathiques. Bien entendu nous ne donnons là que note avis, qui n’engage que nous sans vouloir faire de généralités.

La nourriture

La nourriture thaïlandaise est normalement réputée, mais là encore on avoue ne pas avoir spécialement adhérer. Peut être encore plus au Nord qu’ailleurs, on ressent la forte influence de la Chine sur l’assaisonnement des plats, avec notamment des grosses doses de glutamate dans les assiettes. On retiendra que la grande spécialité du pays est le Pad Thaï, genre de mix de différentes nouilles sautées avec des graines, des cacahuètes et des œufs. C’est pas cher et souvent très savoureux, bien que la qualité ne soit pas la même partout. Autrement, on retrouve les plats servis partout ailleurs en Asie, avec une liste d’ingrédients fris à l’huile assez impressionnante sur certaines cartes. Mais la particularité de la Thaïlande est que l’on peut trouver de la nourriture occidentale à peu près partout grâce à l’afflux de touristes. Après un certain temps en Asie, c’est parfois bienvenu. On a également beaucoup apprécié les stands de jus de fruits (très) frais dans la rue, ils sont tout simplement délicieux !!

 

Présentant de forts attraits pour le touriste lambda (prix bon marché, qualité de service etc.), nous n’avons personnellement pas trouvé ce que nous recherchions en Thaïlande. C’est bien là le problème : on trouve de tout, sauf l’authenticité thaïlandaise qu’on était venus chercher. Les paysages, les gens, la nourriture, rien ne nous a séduit véritablement. Le tableau est peut être différent dans les autres régions plus au Sud (belles plages semble-t-il). Nous n’avons même pas fait de massages, c’est pour dire !

Nous avions éventuellement prévu de finir notre périple dans une île du Sud du Pays, pour l’instant nous l’avons exclu du programme.

C’est pas bien grave, les déceptions font aussi parti du voyage, et on a hâte d’en découvrir d’avantage lors de nos prochaines étapes.

En vadrouille dans le Nord de la Thaïlande

Arrivés à Chiang Maï le dernier soir du Water festival, nous ne connaîtrons pas l’ambiance du Songkran thaïlandais : à 20h tout le monde était déjà au lit. Pas très grave étant donné que l’on était encore mouillés de notre matinée à Mandalay…

Le lendemain, pas de chance : on tombe malades l’un après l’autre. On aura juste eu le temps de faire la Walking street, un marché du week end qui se tient le soir et s’étend à un quartier entier. Nous découvrirons une semaine après que la voyageuse avec qui nous sommes venus de Birmanie était bien malade aussi, on soupçonne le buffet offert à l’aéroport, pourtant excellent !

Après 2 jours forcés au lit et un petit tour au Night Bazaar plus tard, nous louons une voiture pour faire la tournée des parcs nationaux du Nord-Ouest thaïlandais. Nous commençons par la visite de Doï Inthanon, le point culminant du pays. Ce parc national offre de jolies cascades, nous sommes invités à pique niquer avec des Thaïs.

Nous rejoignons ensuite la petite ville de Mae Sariang : sur la route, nous sommes assez surpris par tous les feux de végétation. En fait les thaïlandais brûlent tout, même les parcs nationaux, et nous  ne savons toujours pas pourquoi. Nous comprenons que nous ne verrons pas de beaux paysages verdoyants… A-t-on choisi la mauvaise saison ?DSC07497

Nous continuons notre périple vers Mae Hong Son où nous fêterons les 30 ans de Valou dans un éco-lodge. En bordure du parc national de Namtok Mae Surin (en feu lui aussi), quelques espèces de geckos et d’oiseaux ont trouvé refuge dans le beau jardin de l’hôtel. On fera même colocation avec des petits animaux sympas dans le bungalow. Interessttiinnngggggggg !!!

La route sinueuse à travers la montagne nous mène ensuite vers Paï, grand village pour touristes babas cool en quête de tranquillité. C’est joli mais cela manque cruellement d’authenticité, tout est fait pour le touriste. Les contacts avec les locaux sont quasi inexistants.

Nous regagnons à nouveau Chiang Maï où nous visitons la ville faute de n’avoir pu le faire avant. Nous louons un scooter pour grimper à Doï Suthep, et visiter la ville. Nous découvrons le quartier branché où les habitants aiment se retrouver, faire la fête et du shopping. Nous comprenons enfin pourquoi nous ne sommes pas dépaysés : les thaïlandais sont très occidentalisés (du moins en ville).

Nous prenons le bus direction Chiang Raï, au Nord Est du pays. Nous trouvons une ravissante guesthouse et louons un scooter pour visiter la région.

Le temple blanc, le temple aux singes, des temples mais toujours pas de campagne. Cela reste très urbanisé partout. Nous arrivons à la frontière birmane : changement d’ambiance, on retrouve du thannaka sur les joues des femmes, et les gens nous paraissent tout de suite bien plus sympathiques. C’est normal, les birmans ont envahi la ville de partout !!! Ils viennent faire du commerce la journée, et repassent la frontière le soir venu. On a bien envie de rester ici, tant nous aimons les birmans, mais nous avons rendez-vous avec le Mékong.

Quelques kilomètres en scooter plus tard nous arrivons au fameux Triangle d’Or. C’est à cet endroit précis que le fleuve du Mékong sépare la Birmanie, la Thaïlande et le Laos. Bien que toujours très touristique, il s’y dégage une belle atmosphère. On ressent là la porté historique et culturelle que représente le Mékong.

Mais nous devons attendre le lendemain pour le traverser. Eh oui notre prochaine étape se trouve juste de l’autre coté, direction le Laos !